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Nous n’étions que des pantins sans filtre

 

 

Manipulés en secret par d’agiles menottes jouant de la croix d’attelle derrière un castelet,

Nous traversions les âges dans nos petites roulottes, au fil des villes qui nous accueillaient.

 

Les soirs de spectacles, des gamins par dizaines venaient applaudir nos folies contrôlées,

Tandis que nous tentions d’articuler des poèmes que le marionnettiste n’avait pas validés.

 

Car même s’il pouvait plier nos jambes, lever nos mains, nous faire baisser la tête ou bien courber l’échine,

Il ne pouvait qu’espérer en vain, nous imposer les falotes rimes de ses piètres comptines.

Ainsi les enfants de bois contaient aux enfants de chairs, de nobles histoires tout en faisant les pitres.

C’était la belle époque, celle des imaginaires, du temps où nous n’étions que des pantins sans filtres…

Le pénitencier des Supplices

 

 

Édifice sans grandeur,

Planté comme un mirage au milieu du désert.

Oasis de malheur,

Où n’éclosent que roses des sables grossières,

Inodores et dures comme la pierre.

Au rythme des coups de pioches et du tintement des maillons de chaînes,

Ça fracasse caillasse sous un soleil de plomb.

Certains en viendraient même à regretter la haine

D’une foule vengeresse, infligeant l’ultime humiliation ;

Le châtiment du goudron

et des plumes,

Au point de troquer cette vie à n’avoir pour seul horizon

Qu’une blanche Lune,

Derrière des barreaux ;

Un astre en pyjama rayé pour unique évasion…

 

Au pénitencier des Supplices,

Les bagnards portent l’uniforme du déshonneur,

Une tenue propice

Pour s’arracher le cœur

Et le balancer au milieu des cailloux

Avant d’y mettre un bon coup.

Les Vautours

 

 

Ils n’ont d’yeux que pour les faiblesses,

Les fragilités, les solitudes et les ivresses.

Ils ne désirent que se repaître des échoués du désert

Dont ils tailladeront la peau et déchiquetteront la chair.

Ils vont, le regard ténèbres et le plumage sombre,

En quête du funèbre qui emporte à la tombe,

Tournoyant au ciel comme ferait la trotteuse

Si le temps prenait la voute céleste pour cadran

Afin qu’humanité se fasse plus respectueuse

De sa propre existence qui peut à tout instant

Finir enlisée dans les sables mouvants,

Prisonnière à jamais d’un sablier géant.

Les Vautours ne sont que rôdeurs,

Croque-morts à plumes, oiseaux de malheur

Envoyés par la faucheuse pour faire le ménage,

Effacer les traces des ultimes voyages

Afin que fleurisse, là où gisaient les corps,

Une jeune nature qui peinerait à éclore

Au-dessous d’un cadavre en déliquescence.

Entrave macabre aux nouvelles naissances.

Ils n’ont d’yeux que pour les naufragés,

Les sans défenses et les paumés

Mais par leurs lugubres passions

Ils embellissent les horizons.

Les apparences sont trompeuses

Mais je ne vous apprends rien.

Même la bestiole la plus affreuse,

À sa façon, peut faire le bien.

N'y vas pas

 

 

N’y vas pas, je t’en prie, n’y vas pas !

Oublie ton ailleurs et reste avec moi.

Vois, regarde autour de toi comme tout est joli !

Comme tout est joli, comme un p’tit paradis.

Il serait folie de quitter cet endroit, il n’est rien en ce monde qui puisse être mieux que ça.

 

N’y vas pas, c’est pas pour toi là-bas !

Là-bas c’est pour les autres, ceux qu’ont déjà piétiné la Lune, les bétonneurs de dunes.

T’as rien à faire là-bas, toi t’es mon oiseau, mon moineau.

Toi t’es fils de l’air, des rivières, enfant de la terre.

Reste, s’il te plait, cesse de vouloir partir, sortir, quitter navire.

Il va se remplir le navire, d’eau salée si tu décides de t’en aller.

Ce bateau est pour toi, nous l’avons pensé, construit, colmaté,

Pour que tes voyages ne se fassent pas sans nous, parce que nous tu vois, sans toi, on est paumé.

 

N’y vas pas, il n’y a rien à voir tu sais.

J’y suis déjà allé, je t’assure, tu peux me croire. Loin de moi l’envie de briser tes espoirs.

Cette route, je doute qu’elle t’apporte quoi que ce soit, elle ne fera que t’éloigner de moi, de nous, de toi. 

Tu t’y perdras, tu sais, tu y perdras bien plus que tu ne crois.

Il en est des comme toi qui pensaient qu’être ailleurs leur apporterait bonheur.

Regarde ce qu’ils sont désormais, à peine la moitié de ce qu’ils étaient

Avant le voyage, la traversée, le naufrage qui les a emportés.

 

N’y vas pas ! Oublie les discours des vendeurs de merveilles.

Ils n’ont à offrir qu’une vie sans soleil.

Ils feront de toi un triste soldat, condamné au labeur sans rien d’autre à espérer qu’un peu plus de billets pour te payer le droit de rêver.

 

N’y vas pas ! Écoute ton père pour une fois.

Reste l’enfant qui se tient devant moi, gigotant sur sa chaise comme pressé de grandir.

Grandir c’est vieillir et vieillir c’est préparer sa valise pour le dernier voyage.

Alors cesse de grandir et j’arrêterai de vieillir.

L’on vivra ainsi, à l’abri, bien au chaud dans nos parenthèses.

Laissons les trotteuses aux vendeurs de foutaises.

 

N’y vas pas, je t’en prie, telle sera notre lutte :

« Devenir mieux, sans jamais être adulte ».

Image de IamCristian

Jackie Alcher

Un premier tome excellent

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Nous n’étions que des pantins sans filtre
Oren le Conteur
J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, narrée sous forme de poésies. Je le recommande à la lecture pour re-découvrir et aimer la poésie autrement !

Vous vous demandez qui tire les ficelles ? Vous aimeriez vous libérer de ces liens qui vous font gesticuler dans tous les sens ? La Vie, le Temps, l’Amour, la Mort… l’Humanité ?
Dans un duel sans merci, face à face avec vous-même, dégainez votre vérité le premier, le Bon (pas la Brute, ni le Truand)! Donnez du sens à votre existence…
Une ambiance western, pour une longue traversée du désert, une quête désespérée ; et juste avant votre dernier souffle, découvrez le fil ultime qui vous tient à la vie !

Image de alan bajura

Aurélie Randon

À lire absolument !!!

*****

Vous aimez les ambiances Western, vous vous interrogez sur le sens de la vie, vous aimez les mots et leur pouvoir, la poesie et les belles histoires alors le livre d’Oren le conteur est fait pour vous! Partez à la rencontre de ses personnages et comme moi soyez émus devant sa pertinence, son impertinence, sa bienveillance mais aussi sa clairvoyance!!!

Image de Alexey O

Agathe Rao vargas

Merciiiiiiiii

*****

J ai adoré  ce livre . Merci pour ce voyage avec des mots et des textes de toutes beauté . Un livre pour tous lecteurs qui nous emmène dans le monde d'Oren .Merci pour cette magnifique  découverte  que je conseille à tous

Image de Wei Ding

cliente Amazon

Foncez

*****

Un auteur qui nous emmène dans son univers. Ça sent l’enfance et les western et c’est pimenté d’un regard sur la vie et ses émotions absolument envoûtant . Ne passez pas à côté .

Horloge Gears

cliente Amazon

À lire

*****

Un fabuleux bouquin et pour ceux qui oense que la poésie est d'un autre âge je vous invite à découvrir ce livre ainsi que son auteur plusieurs thématiques évoquées avec une grande habilitée un poète des temps modernes très inspiré.
Le décor choisi est d'une autre époque et pourtant l'ensemble des textes correspondent bien à notre société actuelle.
Bravo l'artiste

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Merci infiniment

Avis
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